AUCUN•E D’ENTRE NOUS N’EST LIBRE
TANT QUE NOUS LE SOMMES PAS TOUSTES
Hier, le contingent anticolonialiste et anticapitaliste, mené par la F.A.G.S., Mubaadarat, le P!nk Bloc, le SITT-IWW, TRAPs, Nous ne Serons Pas Sages, et des organisateur.ices non-afilié.es queers Arabes et Musulman.es, a repris le discours et le front de la Marche Trans de 2024.
Un.e ancien.ne membre de l’équipe d’organisation de la Marche Trans a faussement accusé des militants pro-Palestine d’avoir « saisie le contrôle » de la Marche Gouine et de la contre-manifestation du 25 mai. On a décidé de lui montrer à quoi ressemble un vrai saisi du contrôle.
On considère que reprendre le contrôle de la Marche était nécessaire afin de créer une espace plus bienveillante pour nos adelphes arabes, sud-ouest asiatiques, nord africain.es, maghrébins, musulman.es, racisé.es, et marginalisé.es sur plusieurs intersections. Les besoins et perspectives de ces derniers n’étaient clairement pas mis en priorité par la majorité de l’équipe de la Marche Trans. Ce contingent a été organisé et dirigé par une coalition diverse. Plusieurs des organisateur.ices du saisi du contrôle étaient des anciens organisateur.ices de la Marche en tant que tel. Iels sentaient que leur travail émotionnel n’était pas respecté par l’équipe de la Marche Trans. Iels se sont retrouvés à plusieurs reprises à devoir expliquer le racisme et l’islamophobie à des salles pleines d’organisateur.ices blanc.hes.
Dès le début de la journée, le contingent s’était positionné vers le point de départ de la marche. Un membre du contingent avait été invité.e par les organisateur.ices pour prendre la parole. Son discours a été extrêmement bref : iel a encouragé les gens de se mettre avec le contingent, et a invité.et celleux qui étaient présent.es uniquement pour leurs droits en tant que queers blanc.hes au sein de l’empire de se casser. Iel à commencé à scander des slogans, coupant court les discours trop longs sous le soleil infernal. Le contingent, déjà à la tête avec ses bannières, a commencé la marche d’avance.
Le contingent avait « emprunté » les mégaphones destinés envers les scandeur.euses de slogans officiels de la Marche,et ont remplacé les bannières de tête avec des bannières contre le pinkwashing. Des slogans en solidarité avec la Palestine et d’autres peuples opprimés et colonisés pouvaient être entendus tout au long de la Marche, à côté de slogans radicaux pour la libération queer et trans.
Les organisateur.ices de la Marche, en majorité blanc.hes, n’ont pas tentés de reprendre leur manif, ni de venir au front. Beaucoup d’entre eux étaient d’accord avec l’intervention, plusieurs étaient soulagé.es que leurs tâches ne soient plus leurs problèmes, et quelques un.es ont même participé à l’organisation du saisi du contrôle.
On sera ouvert.es à échanger sur nos désaccords de vive voix pendant le poste mortem de la Marche. On espère sincèrement que les situations et dynamiques qui ont menés à cet action ne se repeteront pas l’année prochaine. Comme l’a exprimé un.e camarade courageux lors des discours prononcés au début de la marche, nous devons donner la priorité au leadership des arabes et des Musulman.es dans les mouvements de solidarité, et soutenir et responsabiliser nos camarades queer partout où nous le pouvons. Les Musulman.es queers et trans ne seront PAS effacé.es du récit.
On tient à remercier tout le monde qui a participé à ce contingent, malgré les problèmes avec l’organisation officiel de la marche trans. Nous devons résister collectivement au colonialisme et aux attitudes colonialistes dans nos espaces. C’est revigorant de voir que la communauté trans n’a pas cédé à la complaisance, adoptant un esprit de solidarité mondiale, ce qui est essentiel à la libération de toustes. Notre travail n’est pas fini, et on continuera à lutter contre la complaisance au sein de nos groupes et espaces.
